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Albert Likuvalu

lundi 4 juillet 2011

Contribution des députés du groupe SRC membres de la mission d'information sur la formation initiale et les modalités de recrutement des enseignants

Le but de la mission est de faire le point sur la mise en application, depuis la rentrée 2010, de la réforme de la mastérisation et d'entamer une réflexion sur l'amélioration des modalités de formation initiale et de recrutement des enseignants. Les travaux de la mission ont commencé le 6 avril 2011 dans la perspective d'une remise des conclusions fin juin. Trois mois, c'est peu pour un sujet d'une telle importance. Cela implique un rythme extrêmement soutenu, avec des auditions en rafale et un calendrier si serré qu'il n'a permis aucun véritable échange avec les nombreux – et passionnants – intervenants qui ont dû se contenter d'exposer le plus brièvement possible leurs différentes analyses. De plus, le rapport n'a été transmis aux membres de la mission qu'à la veille du vote.

Au fil des auditions, nous avons pu constater que cette réforme, telle qu'elle a été engagée par le Gouvernement, faisait l'objet de critiques très sévères aussi bien de la part des instances officielles que des syndicats d'enseignants et d'étudiants ou des associations de parents d'élèves. À la quasi unanimité, elle est jugée désastreuse : mal pensée, mal conduite, à la hâte et sur fond de suppression de postes et de restrictions budgétaires, elle ne répond pas aux vrais problèmes et aggrave la crise du recrutement des futurs professeurs

1er point : Recrutement des enseignants

Le professeur est un fonctionnaire de l'État (cf. arrêté du 12 mai 2010). Son recrutement doit impérativement s'effectuer de manière transparente, dans le souci de maintenir l'égalité républicaine sur tout le territoire, et ceci à court, moyen et long terme. L'éducation doit rester nationale, ce qui implique un recrutement des enseignants, fonctionnaires d'État, par concours. Nous nous opposons donc à la proposition n° 20.

Certains intervenants ont mis l'accent sur l'uniformisation progressive du corps enseignant. Les jeunes professeurs, issus de milieux favorisés, sont peu familiarisés avec les codes et les modes de fonctionnement des élèves qu'ils doivent prendre en charge, d'où l'incompréhension réciproque. Permettre aux bacheliers de tous les milieux sociaux l'accès au métier d'enseignant est un facteur essentiel de maintien de la diversité. Dès lors, un soutien financier associé à un plan de pré-recrutement est indispensable. Dans tous les cas, cette aide devra intervenir le plus tôt possible.

2e point : Nature et place du concours

Il s'agit de vérifier le niveau de connaissances mais aussi les compétences et les aptitudes à exercer le métier d'enseignant pour éviter aux étudiants de s'enfermer dans des choix dangereux pouvant aboutir à des impasses.

Plusieurs intervenants ont souhaité placer le concours en fin de L3. Ensuite, le cursus se déroulerait ainsi :

Ø stages d'observation et de pratique en M1 et M2,

Ø validation professionnelle en fin de M2,

Ø poste d'enseignant stagiaire avec tutorat pendant 1 an.

À partir de la 7e année, l'étudiant acquiert le statut de professeur autonome.

3e point : Contenu de la formation

Mastérisation et professionnalisation : il faut dépasser l'opposition entre « savoirs académiques » et « compétences professionnelles ». Une formation à la fois universitaire et professionnelle est indispensable avant de se retrouver en situation d'enseigner. Il faut le dire et le répéter, enseigner est un métier et un métier qui s'apprend. Au-delà de l'indispensable engagement financier de l'État, une réforme courageuse et efficace nécessite la recherche et la mise en place de méthodes pédagogiques innovantes adaptées à la diversité des situations sociale, familiale, individuelle que le futur enseignant est amené à rencontrer.

L'accent doit être mis sur la formation en langues, en matières scientifiques et sur la maîtrise des nouvelles technologies.

Il conviendrait d'orienter la formation par rapport au choix de l'étudiant et de créer des binômes prenant en compte les spécificités réelles en fonction des niveaux :

- maternelle-primaire

- primaire-collège

- collège-lycée

- lycée-université.

Les passerelles entre les différents niveaux assureraient la continuité pédagogique, évitant ainsi les risques de rupture et les difficultés qui en découlent.

4e point : Lieux de formation

Comme les présidents d'université, nous pensons qu'une structure identifiée, une « Maison des métiers de l'enseignement », est indispensable. L'Université étant le lieu de l'acquisition des connaissances, il faut créer en son sein, au coeur même de l'institution, un pôle universitaire de professionnalisation qui garantirait :

- l'homogénéité des contenus et des niveaux de la formation initiale,

- le lien constant avec la recherche pédagogique,

- la formation continue.

Le 31 août 2010, Luc Chatel annonçait : « Mon ambition, c'est d'accompagner les enseignants de notre pays, de leur donner les moyens d'accomplir pleinement la mission que nous leur confions. Voilà pourquoi j'ai choisi de revaloriser leur condition, en leur proposant un nouveau pacte de carrière. ». Les enseignants stagiaires, qui ont dû affronter lors de la rentrée 2010 les situations catastrophiques générées par la réforme, ont jugé l'expérience éprouvante et décevante. Un gain mensuel de 157 euros ne suffira pas à les rassurer sur la valeur du métier qu'ils ont choisi. Les professeurs font trop souvent figure de boucs émissaires : dénigrés, méprisés, malmenés, ils n'attendent pas seulement des augmentations de salaires. Ils souhaitent de meilleures conditions de travail et la reconnaissance du rôle essentiel qu'ils jouent dans la construction de l'École du futur dont ils sont la clef de voûte.

Au-delà des promesses, il y a une réalité incontournable et de plus en plus inquiétante. La politique de fermeture de classes, de suppression de postes et de restrictions budgétaires que le ministre conduit avec une obstination confinant à l'aveuglement nous promet une rentrée particulièrement difficile. Il faut mettre en place de toute urgence un autre projet éducatif.

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