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Albert Likuvalu

samedi 31 mai 2008

Livre Blanc de la Défense

Périodiquement, la France actualise sa stratégie au sein d’un livre blanc de la défense. Le Président de la République a décidé qu’il convenait de tirer les conséquences de l’évolution d’un contexte stratégique qui a profondément muté au cours de ces quinze dernières années. Le nouveau livre blanc de la défense et de la sécurité nationale devrait être publié lors de la troisième semaine de juin. Les députés seront amenés à exprimer en séance leur sentiment sur les analyses et les options qu’il présente.

Comme dans d’autres domaines, Nicolas Sarkozy a décidé de se démarquer de ses prédécesseurs en révisant la stratégie de la France Comme dans d’autres domaines toujours, il a confié à une commission ad hoc le travail de préparation. Comme dans d’autres domaines enfin, il n’a pu s’empêcher d’intervenir sans relâche pour dicter à la commission du livre blanc de la défense et de la sécurité nationale ses principales conclusions. Il est donc probable que jamais un livre blanc n’aura autant reflété les avis personnel du Chef de l’Etat.

De façon synthétique, on peut dire que les députés du groupe SRC peuvent partager sans réserve la partie d’analyse stratégique du livre blanc. D’ailleurs, la recension des menaces ne diffère pas sensiblement de celle effectuée lors du précédent exercice, en 1994. En revanche d’autres points posent sérieusement problème.

Tout d’abord, le livre blanc prend acte de la volonté du Président de la République d’accroître encore son rôle en matière de défense. Cela passe notamment par la création d’un conseil national de sécurité placé auprès du Président, par la création d’un poste de coordinateur du renseignement en poste à l’Elysée ou par le passage des services du Premier ministre compétents en matière de défense sous la coupe du Château. C’est un modèle américain fantasmé qu’on adapte à notre pays.

Ensuite, l’apparition de la notion de sécurité nationale ouvre la porte à toutes les dérives. Cette notion est aussi à l’imitation d’un concept américain. On ignore ce qu’elle recouvre précisément. Mais on constate que son caractère flou permettra d’étendre sans limite le champ des prérogatives de l’exécutif, en rendant poreuse la frontière entre défense et sécurité. Si on ajoute que l’analyse des menaces additionne les dangers potentiels plutôt qu’elle ne les classe par ordre d’importance, dans une logique anxiogène, toutes les inquiétudes sont permises.

Enfin, de façon paradoxale, alors que le document constate une remontée des périls, il prône une baisse des objectifs opérationnels des armées. Il s’agit en fait d’une adaptation de la stratégie aux moyens, faute de crédits suffisants. De surcroît, au lieu de renforcer prioritairement les capacités de combat fondamentales, le livre blanc recommande une dispersion des ressources vers des domaines prestigieux (renseignement) mais qui relèvent plus de la connaissance que de la possibilité d’action. De plus, la commission n’a pas pris en compte les graves conséquences sociales que la baisse des commandes entraînera sur l’industrie de défense et ses sous-traitants.

En conclusion, il importe de retenir si le livre blanc de la défense et de la sécurité nationale ne manquera pas d’intérêt, il manquera très probablement de cohérence.