Le gouvernement a choisi de réformer l’ISF qui concerne moins de 2% des contribuables français. En rehaussant le seuil d'entrée (de 790 000 à 1,3 millions d’euros), il exclue 300 000 foyers de cet impôt. Par ailleurs, le barème de l’ISF est modifié dans ses tranches et ses taux, ce qui met fin à sa progressivité. Résultat : 1,6 milliard d’euros de cadeaux aux plus riches, soit deux fois plus que ce que rapporteront les 800 millions d'euros récupérés avec la suppression du bouclier fiscal !
Le gouvernement donne peu de chiffres précis sur les conséquences directes pour les plus aisés. Et pour cause : selon les prévisions de certains économistes, cela représenterait un gain de 300 millions d’euros pour les 1900 foyers disposant d’un patrimoine taxable de plus de 16,8 millions d’euros (soit un ISF moyen réduit de 160 000 euros).
Comment ne pas faire le parallèle avec la « prime de 1 000 euros » que le gouvernement prétend généreusement octroyer aux salariés ? Au gré des déclarations gouvernementales contradictoires, il semble que cette prime ne concernera finalement que les travailleurs des entreprises de plus de 50 salariés dont les dividendes versés augmentent par rapport à l’année précédente. Ce versement sera conditionné à la conclusion d’un accord au sein de l’entreprise. Les 1 000 euros seront une somme-plafond, et non le minimum…
Les orientations des Socialistes pour 2012 sont claires. Nous procéderons à la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG pour créer un impôt moderne car prélevé à la source, qui s'adaptera plus rapidement aux évolutions de carrière et de vie. Nettoyé des niches fiscales qui rongent sa progressivité, cet impôt sera progressif, c'est-à-dire plus faible pour les plus modestes, et proportionné aux capacités contributives réelles des plus aisés. Nous maintiendrons tout en le modernisant – ou nous rétablirons s’il a été supprimé – l’ISF. Nous réduirons les innombrables niches qui permettent de s'en exonérer, ou de le réduire fortement. Nous rétablirons des droits de succession sur les héritages les plus importants. C’est une nécessité économique et de justice sociale pour promouvoir une société du travail et non de la rente, de l'innovation et non de la richesse transmise au mépris de l'égalité des chances et de la prise de risque.
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