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Albert Likuvalu

vendredi 1 octobre 2010

“Génération sacrifiée”

Voici trois articles sur la “génération sacrifiée”, parus dans le Monde du jour :


Les jeunes dans la crise, une " génération sacrifiée "

En deux années, le chômage de longue durée frappant les moins de 25 ans a explosé de 72 %.

Avec ironie, Pierre-Antoine Marti appelle cela " une entrée en fanfare sur le marché du travail ". Le jeune homme de 27 ans a commencé à chercher un emploi en septembre 2008, " au moment où Lehman Brothers faisait faillite ".

Conséquence, deux ans de chômage. " J'ai été un témoin privilégié de la crise, poursuit-il. J'ai vu ce qu'elle a provoqué sur les gens. Moi-même, je m'y suis heurté de plein fouet. Ceux qui ont débuté leur vie professionnelle à ce moment-là étaient dans l'oeil du cyclone : on se sentait complètement impuissant. Je lançais mes candidatures comme des bouteilles à la mer. "

Comme Pierre-Antoine Marti, de nombreux jeunes ont achevé leurs études au mauvais moment. Et ils n'en finissent pas de payer la note de la crise économique débutée en 2008. Dans cette catégorie de la population, le chômage de longue durée a explosé. Selon les chiffres de Pôle emploi, le nombre de jeunes de moins de 25 ans qui recherchent un emploi depuis un an au moins a augmenté de 72 % en deux ans. En juillet 2010, ils étaient 109 000 dans cette situation contre 64 000 deux ans plus tôt. Un jeune chômeur sur cinq est concerné.

" Je ne pensais pas être au chômage si longtemps ", confie Solenne Wagner, 23 ans. Titulaire du d'un brevet de technicien supérieur (BTS) " assistant de gestion PME-PMI ", la jeune femme cherche du travail depuis un an. " Ça s'éternise, soupire Irena Milutinovic, 26 ans, au chômage depuis qu'elle a décroché un master en traduction en 2009.
J'ai fait tout ce qu'on m'a demandé en me disant que ça paierait... J'en veux un peu à mes profs, car ils ne m'ont pas préparée à cette situation. Au début, j'ai cru que je pourrais m'en sortir toute seule, mais il n'y avait pas d'offres sur Internet. J'ai déprimé. Je me suis inscrite à Pôle emploi, mais on m'a proposé un rendez-vous trois mois plus tard ! Un vrai coup de massue. "

De plus en plus longue, cette marche vers l'emploi est aussi semée d'embûches. Nombreux sont ceux qui se plaignent de ne pas avoir été suffisamment préparés ni, ensuite, accompagnés par les organismes officiels. A 25 ans et demi, Valentin Moulinier totalise " un an et quatre mois de chômage ". A l'Ecole supérieure de commerce de Pau, où il a suivi ses études, " on m'a toujours dit que je n'aurais pas de problème à trouver un emploi, mais, quand j'ai été confronté à la réalité, je me suis aperçu qu'il y avait une grosse différence avec les discours ! " Quant aux rendez-vous avec son conseiller de Pôle emploi, " ça ne m'a pas servi à grand-chose : on refaisait ce que je
faisais seul chez moi ! " Le dispositif d'aide qui lui apporte le plus aujourd'hui, il l'a découvert lui-même, par hasard, et en a parlé à son conseiller...

Nombre de jeunes au chômage sont confrontés à l'exigence des entreprises. " J'ai répondu à des annonces qui proposaient un poste au smic, mais avec expérience, raconte Morgane Craye, 25 ans, diplômée à bac + 5. Quand je me présente, on me dit : "Vous n'avez effectué que des stages !" J'ai fait plus de trois ans de stages, en effet... "
Elodie Gérard, 22 ans, titulaire d'un certificat d'aptitude professionnelle (CAP) " vente " est au chômage depuis 2008 et, faute de revenus, ne peut payer " ni l'assurance ni l'essence ". Elle bute
sur le même problème : " Partout, on me demande de l'expérience. Mais je n'en ai pas ! "

L'attitude des entreprises pèse lourd dans la désillusion des jeunes. Exigences excessives, rebuffades, négligences... " Il y a un manque total de considération, confirme Pierre-Antoine Marti. L'entretien fini, plus de nouvelles ! Vous n'êtes plus rien. Ou plutôt si, l'emmerdeur... " Pas étonnant que cela génère, selon lui, " beaucoup de détresse " chez certains. Pas évident à l'âge de tous les possibles de trouver porte close.

Le chômage de longue durée pèse lourd sur le moral. " L'horizon s'éclaircit ", assure pourtant l'Association pour l'emploi des cadres (APEC), depuis son poste privilégié d'observation. Les offres repartent en flèche, dit-elle. L'APEC note " un léger regain d'optimisme en 2010 " (58 %, contre 52 % en 2009) chez les jeunes diplômés en recherche d'emploi et constate que " la crise leur fait moins peur ". Même si ceux qui recherchent un emploi sont nettement plus nombreux à trouver la situation révoltante (63 % contre 52 % pour ceux ayant un emploi), angoissante (62 % contre 52 %) ou inquiétante (74 % contre 65 %).

Mais sur le marché du travail, on traîne souvent comme un boulet l'insertion trop tardive, la rémunération de départ trop basse. En outre, les jeunes frappés de plein fouet par la crise en 2009 se retrouvent aujourd'hui en concurrence avec la promotion qui suit.
Frais émoulus, de nouveaux diplômés arrivent chaque année sur le terrain où s'embourbent leurs prédécesseurs. Dans ce contexte, de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer " une génération sacrifiée ".

" Si les entreprises ne s'engagent pas davantage à accueillir et former les jeunes, il y a un vrai risque ", estime Sabine de Beaulieu, déléguée générale de l'Association jeunesse et entreprises. De son côté, le Bureau international du travail (BIT), pointant le record de 81 millions de jeunes de 15 à 24 ans sans emploi dans le monde en 2009, met en garde contre " le risque d'une "génération perdue" ".

Si l'on rapporte les 109 000 moins de 25 ans inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an aux 2,7 millions de jeunes actifs, Bernard Ernst, directeur des statistiques, enquêtes et prévisions de Pôle emploi, estime que l'on ne peut parler de " génération sacrifiée ".

Fin août, évoquant l'effort du gouvernement pour promouvoir l'alternance, Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi, avait affirmé dans Les Echos qu'" il n'y (aurait) pas de génération
sacrifiée, nous avons réussi à éviter ce syndrome. Sur un an, le nombre de jeunes chômeurs baisse ". Quant au chômage de longue durée des jeunes, poursuit M. Ernst, " la forte poussée observée jusqu'à l'été devrait s'estomper progressivement, en lien avec l'amélioration de la conjoncture économique ".

Quoi qu'il en soit, le chemin de croix de l'accès à l'emploi laisse des traces. " Quand on finit par entrer dans l'entreprise, on n'oublie pas ce qui s'est passé avant, prévient l'un des jeunes interrogés, qui préfère conserver l'anonymat. La confiance est brisée. Sans compter que le sentiment de précarité se prolonge : vous ne savez pas, si vous ne faites pas l'affaire, si on ne va pas vous " éjecter".

Qu'il s'agisse de confiance ou de motivation, la réconciliation avec le monde du travail risque de prendre du temps.

Benoît Floc'h
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L'avenir de la jeunesse, sujet majeur pour la présidentielle de 2012


Pour la droite, Marc-Philippe Daubresse est en première ligne. Mardi 28 septembre, le ministre de la jeunesse avait convié le ban et l'arrière-ban du " monde jeune " pour dresser le bilan du plan
présenté un an plus tôt par le président de la République. Une matinée de tables rondes façon talk-show pour défendre un " bilan assez satisfaisant ". RSA jeunes, service civique, dixième mois de bourse pour les étudiants... " 80 % des mesures du plan ont été mises en oeuvre et 100 % sont amorcées ", a assuré M. Daubresse.

Le ministre a annoncé une deuxième étape : 26 millions d'euros seront consacrés à la mise en place de " cent plates-formes locales de lutte contre le décrochage scolaire " ; 20 millions d'euros financeront l'expérimentation d'un " revenu contractualisé d'autonomie " accordé à 5 500 jeunes de 18 à 25 ans en difficulté d'insertion. Enfin, 24 millions permettront de monter " huit laboratoires territoriaux pour la jeunesse ".

L'irruption de représentants du mouvement Génération précaire en pleine conférence de presse a quelque peu gâché l'exposé. " Vous dites beaucoup de contre-vérités ", s'est défendu le ministre.

Génération précaire, qui dénonce notamment les " faux stages qui remplacent de vrais emplois ", n'est pas seul à contester l'action de M. Daubresse. Cet été, une polémique a opposé le ministre à son prédécesseur, Martin Hirsch, devenu président de l'Agence du service civique. Objet du litige : une réduction drastique du rythme de progression du service civique. M. Hirsch, présent à la réunion de M. Daubresse, s'est contenté du service minimum.

Christian Demuynck, sénateur UMP de la Seine-Saint-Denis, spécialiste des questions relatives à la jeunesse, a moins de retenue. Après un échange d'amabilités par tribunes de presse interposées, cet été, le sénateur persiste et signe : " On n'a pas de ministre de la jeunesse,
déplore-t-il. Marc-Philippe Daubresse traîne les pieds. On ne l'entend pas. "

Or, s'inquiète M. Demuynck, " la jeunesse est un sujet majeur, en particulier pour l'élection de 2012. Et la droite est en train de louper le coche. Les jeunes disent qu'on ne s'occupe pas d'eux, alors qu'en réalité beaucoup de mesures ont été prises. Mais on ne le fait pas savoir et on recule sur les moyens comme cela s'est produit avec le service civique. "

La droite perd-elle du terrain sur la jeunesse ? " Ah oui !, dénonce-t-il. On a beaucoup travaillé sur cette question, notamment au Sénat. Nous étions précurseurs. Aujourd'hui, ce sont les socialistes qui petit à petit s'accaparent le thème. "

De fait, cette thématique est très présente dans les discours des responsables de gauche. Lors de la Fête de la fraternité, à Arcueil (Val-de-Marne), le 18 septembre, Ségolène Royal a consacré une bonne part de son discours aux problèmes de la jeunesse. " Redresser la France, c'est sortir les jeunes du chômage... Je n'accepte pas qu'ici, en France, le chômage des jeunes soit le plus élevé d'Europe ", a-t-elle déclaré avant de promettre " un pacte de confiance " en 2012.

Avant Mme Royal, François Hollande avait aussi pointé l'importance de l'enjeu. " Ce sera l'une des grandes thématiques, peut-être la plus importante, de l'élection présidentielle. Il ne faut surtout pas en faire une question catégorielle. Il faut en parler pour entraîner le pays dans son ensemble. Qu'est-ce qui peut, en effet rassembler les générations, si ce n'est l'avenir de celle qui vient ? "

Les mesures concrètes en faveur des jeunes devraient être débattues dans le cadre de la " convention sur l'égalité réelle " prévue cet automne. Depuis des années, le PS réfléchit à une allocation autonomie pour les jeunes sans réussir à se mettre d'accord sur sa philosophie et ses contours.

Benoît Floc'h
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Un tiers des diplômés n'ont pas trouvé leur place sur le marché du travail


LA CRISE N'ÉPARGNE PAS les jeunes diplômés. Selon une étude de l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) auprès de 4 000 jeunes sortis de l'enseignement supérieur au niveau bac + 4, la promotion 2009 est dans une situation plus délicate que celle de 2008.

Huit mois après leur diplôme, 64 % d'entre eux sont en emploi, alors qu'ils étaient 68 % dans la promotion 2008 et 77 % dans la précédente. Cela veut dire qu'un tiers n'ont pas trouvé leur place sur le marché du travail. Les autres ont fait leur entrée dans des conditions dégradées : la part des CDI a chuté de 7 points en un an (47 %, contre 54 % en 2008 et 61 % en 2007), alors que les CDD ont crû de 5 points (44 %).

Les étudiants issus de grandes écoles s'en sortent mieux que les autres. Le taux d'emploi est plus important pour les écoles de management (65 %) et d'ingénieurs (64 %) qu'à l'université (59 %), même si les grandes écoles ont perdu une vingtaine de points depuis 2007. La rémunération est aussi plus attractive : le salaire médian des diplômés d'une école d'ingénieurs est de 31 500 euros (brut annuel) contre 29 900 euros en école de commerce et 25 000 euros en université.

Selon l'APEC, des signes d'amélioration sont perceptibles sur le marché de l'emploi : " après l'effondrement de 2008, la situation s'est retournée depuis six mois, note Jacky Chatelain, son directeur général. Le volume des offres a augmenté de 75 % ces derniers mois. "

Du coup, le moral des jeunes diplômés s'améliore lentement. La crise leur " fait moins peur " affirme l'étude qualitative que l'APEC a réalisée pour Le Monde à partir du même panel, S'ils sont 68 % (comme en 2009) à juger la situation " angoissante ", ils ne sont plus que 56 % à la qualifier d'" inquiétante " (contre 84 % en 2009), et 55 % " révoltante " (contre 67 %).

Ils estiment que la crise n'aura pas d'effet sur " l'ambiance au travail " (57 %), " la rémunération " (58 %) ou " la pérennité de leur emploi " (56 %) ; ceux qui anticipent des effets négatifs sont moins nombreux qu'en 2009. 84 % assurent même " avoir confiance en leur propre avenir professionnel ".

Benoît Floc'h

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