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Albert Likuvalu

jeudi 8 octobre 2009

Jeux en ligne

Le Gouvernement souhaite développer un nouveau marché en ouvrant le secteur des jeux en ligne à la concurrence, alors même qu'il n'y est en aucune manière contraint. Face à la crise et les problèmes majeurs auxquels doit faire face la France, il n’y a, à proprement dit, pas d’urgence. Sauf à penser que pour seule réponse à la dégradation économique et sociale actuelle, il devienne impérieux de donner au peuple « des jeux » faute de pouvoir lui donner davantage de « pain ». Le lobbying exercé par les opérateurs et futurs investisseurs, pour la plupart amis proches du Président, n'est pas anodin. Ce projet de loi aboutira à mettre à la portée du plus grand nombre les méfaits de l’économie casino.

La libéralisation du secteur des jeux en ligne aboutira moins à l’encadrement du développement massif de l'offre de jeux sur Internet, comme le prétend le ministre, qu’à un essor préjudiciable, pour nos concitoyens les plus fragiles, d’une activité qui ne constitue pas un secteur économique comme un autre, notamment au regard des risques qu’il comporte en matière de santé publique, de criminalité et de fraude. La Cour dans son récent arrêt Santa Casa souligne ainsi, à juste titre, que « les jeux de hasard accessibles par l’Internet comportent des risques de nature différente et d’une importance accrue par rapport aux marchés traditionnels de tels jeux » mettant notamment en exergue les « éventuelles fraudes commises par les opérateurs contre les consommateurs. »

Les bénéfices des uns feront la détresse des autres. Combien de familles et de vies professionnelles ruinées en quelques minutes par des pertes pouvant atteindre mille fois la mise ou par des endettements insurmontables ? Alors que de nombreux Français ont un faible pouvoir d’achat, sont endettés, et que le nombre de chômeurs ne cesse de croître, il y a une indécence à présenter un tel projet quand on sait qu’un joueur sur deux est sans emploi et que les risques de jeux pathologiques sont d’autant plus grands que les personnes sont fragiles, isolées et inactives ? Le jeu en ligne, par sa facilité d’accès en toute heure et en tout lieux et parce qu’il s’adresse en premier lieu à un public vulnérable, constitue une des formes les plus addictogènes du jeu pouvant par ailleurs entraîner, de manière plus systématique, d'autres formes de dépendance : tabagisme, alcoolisme, dépendance à l'écran, etc. D’ores et déjà, les centres d'addictologie ne cessent d'accueillir de nouveaux joueurs pathologiques, en particulier des adolescents passant jusqu'à 15h par jour sur des sites de poker. Le rôle des pouvoirs publics est de protéger la santé de l’ensemble des citoyens, pas de créer des risques supplémentaires pour le seul prix de générer des bénéfices. Les opérateurs, au premier rang desquels figurent les opérateurs aujourd’hui illégaux, se félicitent du projet auquel ils ont fortement contribué et qui va entraîner, grâce à la publicité dans les médias audiovisuels, une multiplication exponentielle du nombre de joueurs en France.

Ce n’est pas en dérégulant le secteur des jeux en ligne et en l’ouvrant à la concurrence qu’il sera possible de lutter contre le blanchiment d'argent, protéger les joueurs contre les risques de dépendance, lutter contre le jeu des mineurs et garantir l'éthique des compétitions sportives.

Le gouvernement, dans l’ouverture à la concurrence oublie la protection du bien être et la prospérité de la population dont il a la charge. La Cour de Justice européenne souligne qu’ « il appartient à chaque État membre d’apprécier, […] selon sa propre échelle des valeurs, les exigences que comporte la protection des intérêts concernés ». En l’espèce, le groupe SRC affirme que les exigences que comporte la protection des intérêts tels que l’ordre public et social sont absentes d’un projet de loi, rédigé au seul bénéfice de quelques amis du Président. Nous n’avons à l’évidence pas la même échelle de valeurs.

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